Rabah BELAMRI

BELAMRI_Rabah setif

Rabah Belamri est né le 11 octobre 1964, à Bougaâ, au nond de la willaya de Sétif. Il perd la vue en 1962. Mais ce tourment ne fait que renforcer la force et la volonté de ce génie. Etabli à Paris depuis 1972, il prépare une thèse de doctorat d'État sur l'oeuvre de Jean Sénac.

Rabah Belamri nous a quittés le 26 septembre 1995. Cet écrivain prolifique a eu plusieurs cordes à son arc ; poète : Le galet et l’hirondelle, L’olivier boit son ombre ; conteur : Contes de l’Est algérien, L’oiseau du grenadier, L’âne de Djeha ; romancier : Le soleil sous le tamis, Regard blessé, L’asile de pierre, Femmes sans visage, Mémoire en archipel ; essayiste : Jean Sénac, entre désir et douleur. Et chose assez rare chez nos auteurs pour être saluée ici, il a publié des ouvrages en édition bilingue (français, arabe), notamment : Proverbes et dictons algériens et L’âne de Djeha.

Dans ses œuvres, Belamri cadrait ses personnages en des lieux géographiquement déterminés (Oued Bousselem, Hammam Guergour, Bougaâ...) et en plantant les décors où se meuvent ses héros (il n’hésitait pas d’ailleurs à les faire parler en arabe dialectal ; en tout cas, à puiser leurs expressions dans le terroir local). Il est vrai aussi que le monde fascinant de l’enfance et l’Algérie en guerre et post-indépendance étaient des domaines de prédilection pour lui.
Ainsi dans Femmes sans visage, il décrit l’euphorie d’alors : « Les salves du fusil, les klaxons en folie, les vibrations de tambour... une rumeur de youyous ou de chants patriotiques diffusés par haut-parleurs. » Conteur émérite, il empruntait à la culture populaire algérienne « des symboles, des métaphores, des tournures de phrase, des rythmes de langage, des modes de narration ». Mais plus qu’un conteur, Belamri s’intéressait naturellement aux problèmes algériens ; ainsi, s’agissant de la condition féminine, pour lui : « Notre société sera condamnée à l’erreur et à l’impuissance tant que la femme ne sera pas prise en compte », car « symbole de liberté et de vie ». Il dit non aux « idéologies de la régression. » Dans l’entretien que j’ai eu avec lui, il me disait à propos de l’enfance : « Présents dans mes romans, les thèmes de l’enfance sont au centre du Soleil sous le tamis et de Mémoire en archipel. Ces deux récits, situés dans l’univers de l’enfance, se présentent à la fois comme une exploration des soubassements de mon être et comme une archéologie de la mémoire collective.»

Bibliographie

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